Des chercheurs de l’université de Grenade viennent d’authentifier les restes de Christophe Colomb conservés dans la cathédrale de Séville. L’énigme est-elle résolue pour autant ? Pas entièrement, car ces restes ne représentent que 15% de ce qu’on aurait dû trouver pour un squelette vieux de cinq siècles. Alors où sont les 85% restants ? Les autorités de la République Dominicaine prétendent les détenir depuis qu’en 1877, on découvrit, dans la cathédrale de Saint-Domingue, un coffret en plomb contenant des os avec cette inscription : « L’homme illustre et distingué Christophe Colomb ».
Son corps a presque autant voyagé après sa mort que pendant sa vie. Après être tombé en disgrâce auprès de Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille, il mourut en 1508 à Valladolid. Ses funérailles eurent lieu dans la cathédrale de cette ville, puis il fut enterré dans le couvent franciscain de l’Observance. En 1529, son fils, Diego, fit transférer son corps dans la chapelle Sainte-Anne de la chartreuse de Séville, où il avait trouvé refuge après sa troisième traversée de l’Atlantique. Lui-même avait exprimé le voeu de reposer à Saint-Domingue, où il avait fondé sa première colonie. En 1537, la veuve de son fils obtint de Charles Quint qu’il fût transféré dans la cathédrale de cette île, mais quand elle devint française, en 1795, les Espagnols l’évacuèrent en emportant ses restes qu’ils déposèrent à La Havane. Il reçut alors, pour la première fois, les honneurs officiels de la marine espagnole, mais c'est seulement en 1898, quand Cuba obtint l’indépendance, qu'il revint à Séville où on lui éleva le tombeau que nous pouvons voir dans le transept, porté par quatre hérauts qui représentent les quatre royaumes d’Espagne.
Comments