Sur la querelle des vitraux de Notre-Dame de Paris

A l'heure où certains s'interrogent sur la pertinence de remplacer les vitraux de certaines chapelles de Notre-Dame de Paris par des créations contemporaines, j'aimerais rappeler deux choses : les vitraux de ces chapelles ont été conçus par Eugène Viollet-le-Duc pour s'harmoniser avec les peintures murales qui viennent d'être restaurées. Alors pourquoi les restaurer si c'est pour les dénaturer ?

Surtout, à l'époque où Notre-Dame de Paris s'élevait comme une apparition surnaturelle au-dessus de la ville, il ne s'agissait pas de faire entrer la vision subjective d'un artiste dans la cathédrale, mais la lumière de Dieu dans le coeur de chacun. Écoutons Guillaume Durand de Mende : « Les vitraux sont les écritures divines qui portent la clarté du soleil, c’est-à-dire de Dieu, dans l’église, c’est-à-dire dans le cœur des fidèles ».

Les cathédrales sont des organismes vivants qui accumulent des témoignages de la rencontre de toutes les générations avec "Celui qui est le même hier, aujourd'hui et à jamais", mais ces témoignages doivent être guidés par l'esprit du lieu et non par l'esprit du temps ou des considérations clientélistes.

Comme le sculpteur Henri Charlier, j'estime que "la véritable tradition du métier n'est pas de refaire ce que d'autres ont déjà fait par le passé, mais de rechercher plutôt l'esprit qui a fait ces choses et qui permettrait d'en faire d'autres en d'autres temps". Il existe de nombreux artistes capables d'oeuvrer dans cet esprit. Que ne les choisit-on pas ?